mercredi 7 mai 2008

Activités autour de la fête de la Francophonie

Le projet Appui au Bilinguisme à Madagascar a organisé cette année trois activités autour de la fête de la Francophonie :

1. Un concours d'écriture autour des 10 mots de la francophonie 2008 a vu la participation de de 756 adhérents des différents CLEF de Madagascar.

2. Un concours d'écriture ouverts aux élèves de seconde et terminale des lycées publics de la capitale a réuni 133 particpants le 2 avril 2008 au lycée d'Ampefiloha.

3. Cyprienne Toaza, auteure du livre "Au fil de la sente" a animé deux après-midis dans les CLEF de Ambatomena et dans le CLEF de Soavinandrina qui ont attiré 44 enfants et adolescents.

Au total, 933 personnes ont participé à ces activités.

Radio et CLEF

Une Recherche - Action sur la radio dans les CLEF

Appui au Bilinguisme à Madagascar (ABM) est un projet de coopération bilatérale entre la France et Madagascar. Dans ce cadre, le MENRS a initié dans trois Centres Locaux d’Échanges Francophones (CLEF d’Ampahiny, de Betioky, de Manombo) et dans le Centre de Lecture d’Information et de Culture, (CLIC d’Ankililoaka), une recherche-action visant à comprendre comment utiliser la radio à des fins éducatives et d’ouverture sur le monde. Elle visait également à changer l’image des centres encore trop souvent perçus comme de simples bibliothèques et non comme de réels lieux d’échanges et de culture, ce pourquoi ils ont été conçus…

Durant l’année 2007, des expérimentations diverses et variées ont été menées. Elles ont permis de toucher prés de 100 personnes mais aussi de sensibiliser, lors de la phase de démarrage, plus de 1000 personnes.

L’objectif opérationnel était d’identifier, au travers de la mise en place de groupes d’écoute de documents sonores (livres, contes, documentaires) ou radiophoniques (actualités, reportages, magazines, etc.), quels étaient les obstacles ou, au contraire, les synergies à développer pour renforcer l’éducation et la formation à distance. Pour l’expérimentation, deux types de groupes d’écoute ont été constitués : des groupes formels, c’est-à-dire des publics ciblés se réunissant autour d’une thématique spécifique sous la conduite d’un animateur, et des groupes informels, c’est-à-dire des adhérents des centres venant écouter librement la radio à des moments choisis puis discutant, ou non, des sujets diffusés.

L’équipe, qui a mené cette recherche-action, est composée de 4 animateurs, véritables praticiens au cœur de la problématique, de 4 étudiants et d’un professeur de l’Université de Tuléar et des personnels de l’encadrement du MENRS de la CISCO de Tuléar II, ainsi que du Conseiller Education et Radio du projet Appui au Bilinguisme à Madagascar.

Cette équipe, renforcée de quelques animateurs qui ont formé le groupe témoin, s’est réunie à Tuléar, du 21 au 27 février 2008 pour finaliser la recherche-action et pour tirer les enseignements de cette riche expérience dont voici quelques points saillants :

1. Le Groupe d’écoute formel favorise les apprentissages, il implique une initiation au débat, il encourage la curiosité, le désir d’apprendre. Il développe les compétences en communication. Il permet aussi de favoriser le travail en équipe.

2. Écouter la radio ou des documents sonores, cela s’apprend. Les documents sonores ont leurs caractéristiques propres, qu’il faut apprendre à décoder pour améliorer la compréhension ; une pédagogie de l’oral particulière est donc instaurer pour améliorer l’efficacité des apprentissages.

3. Dans les expériences, il a été constaté une corrélation entre l’amélioration des résultats à certains examens et la participation à des groupes d’écoute spécifiques. Ex : nets progrès au niveau des résultats à l’examen de français pour les élèves d’une classe de troisième ayant participé au groupe d’écoute. D’une manière générale, l’équipe a pu constater que les participants à ces activités perfectionnaient leurs compétences linguistiques, tant sur le plan de la compréhension orale que de l’expression, que ce soit pour le malgache local, le malgache officiel ou le français.

4. Par ailleurs, ce type d’activité en groupe formel ou informel est attrayant pour les populations rurales. En ouvrant une fenêtre sur le monde, on leur offre la possibilité d’acquérir des connaissances pratiques ou théoriques utiles. Par exemple, un groupe d’écoute a permis de mieux appréhender la préparation d’un événement organisé par la commune dans le cadre de la célébration de la journée de la femme.

Comme pour toute expérimentation, il y a eu des réussites et des échecs, il a fallu user de diplomatie, faire preuve de conviction pour persuader les responsables locaux, les populations du bien fondé de telles activités, au sein des centres (CLEF). L’organisation d’un groupe d’écoute pour adultes a permis de souligner l’importance de l’implication des communautés dans de telles démarches visant à l’amélioration de l’éducation.

L’équipe de la recherche-action a remis son rapport final d’expérimentation au MENRS. À partir des résultats, le Ministère décidera de l’édition d’un manuel à l’usage des enseignants, des éducateurs qui voudraient utiliser la radio et les autres types de documents sonores dans leurs pratiques professionnelles.

Pour plus d’information et obtenir le rapport , merci de contacter Fabrice MONGIAT à abmradio@blueline .mg